Les membres de la Coalition Nationale des Femmes Leaders pour la Parité, CNFLP, ont déposé un mémorandum le mercredi 15 mai 2024 au Palais de la Nation à Kinshasa, bureau du président Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO.
Cette structure dirigée par Patricia MAISHA ISHINGWA s’inquiète du blocage de la mise en place des institutions politiques en République Démocratique du Congo.
Les membres de la CNFLP ont ensuite, via Patricia MAISHA, lu une déclaration devant la presse pour faire savoir également à l’opinion publique leur démarche :
‹‹ Nous, membres de la Coalition Nationale des Femmes Leaders pour la Parité en RDC, CNFLP-RDC, candidates aux élections de décembre 2023, animées d’une ferme volonté de servir et de contribuer au développement de notre pays, consternées par la misère et la souffrance dans lesquelles croupit la population actuellement, sommes fortement touchées par le retard observé dans la mise en place de toutes institutions politiques de la République ; Partant des attentes exprimées par la population lors de la campagne électorale de décembre 2023 à laquelle nous avons mouillé nos maillots pour la réélection de son Excellence Monsieur le Président de la République, nous sommes au regret de signaler que la matérialisation de la vision du Chef de l’État souffre de suite de ce retard ci-haut épinglé pendant que les préoccupations majeures des populations attendent des réponses adéquates des institutions politiques une fois installées.
C’est pourquoi, nous fustigeons la lenteur observée dans la mise en place effective de toutes les institutions et la complaisance dont fait montre certains acteurs politiques impliqués pour cet effet et décrions les faits ci-après :
– La confiscation du pouvoir de désignation par les membres du présidium utilisant des pratiques égoïstes pour s’accaparer de tous les postes nominatifs et électifs dans un pays qui compte 450 tribus, 145 territoires, 4 zones linguistiques et 7 zones géographiques sans consultation et concertation préalable des autres membres de l’Union Sacrée de la Nation. Malheureusement, ces pratiques promeuvent la division, le népotisme, les frustrations au sein de cette méga plateforme composée de plus de 450 partis politiques signataires de sa charte ;
– L’imposition du principe « ticket gagnant » par les autorités morales des partis politiques devenu un mode usuel de vote qui limite l’indépendance de choix et l’expression démocratique des électeurs et des candidats aux élections du second degré ;
– La léthargie observée dans la formation du gouvernement, dans le renouvellement des animateurs de la cour constitutionnelle, dans l’installation des bureaux définitifs de l’Assemblée Nationale et du Sénat ;
Eu égard à ce qui précède, nous membres de la Coalition Nationale des Femmes Leaders pour la Parité en RDC, recommandons ce qui suit :
– A Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, Garant du bon fonctionnement des institutions (avec l’expression de nos hommages les plus déférents) d’intervenir en toute urgence pour mettre de l’ordre au sein de cette méga plateforme pour booster le fonctionnement de tous ses organes et de placer au sein des institutions des hommes et des femmes dignes et des technocrates capables de matérialiser sa Vision pour l’intérêt général du peuple congolais ;
– A Son Excellence Madame la Première Ministre :
Tout en saluant le choix porté par Son Excellence Monsieur le Président de la République en désignant une femme à briguer ce poste longtemps occupé par les hommes, fruit du plaidoyer que nous avions mené avec le concours des autres acteurs, de ne ménager aucun effort pour former en toute urgence son gouvernement que nous souhaitons être respectueux de la représentation géopolitique et de la parité homme-femme selon le critère de la méritocratie ;
– Aux Acteurs politiques toutes tendances confondues : de privilégier l’intérêt supérieur de la nation en développant des valeurs républicaines qui appellent à la cohésion nationale et d’abandonner des attitudes qui frisent le népotisme, la corruption, la haine et les toutes autres formes d’antivaleurs ;
– Aux honorables députés nationaux et sénateurs : de jouer pleinement leur rôle en toute indépendance en privilégiant la représentativité géopolitique équitable et paritaire, le poids politique au sein du parlement tout en tenant compte de l’expérience et la méritocratie dans le choix des animateurs de membres de leurs bureaux respectifs ;
Enfin, la République Démocratique du Congo étant un patrimoine commun de tous les congolais et congolaises, tous ayant les mêmes droits civils et politiques tels que garantis par notre constitution ; nous exigeons la prise en compte des valeurs démocratiques et républicaines, gages du développement et du mieux vivre ensemble ››, a dit Patricia MAISHA lisant ce document.
Les membres de la CNFLP en appellent donc à la mise en place rapide des animateurs de toutes les institutions politiques afin que ces dernières travaillent dans le but de soulager la misère de la population et contribuer à l’essor de la République Démocratique du Congo.
Dave NGONDE