Une habitante de Goma, province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, a exprimé, à travers un témoignage bouleversant (sous anonymat pour des raisons de sécurité), la situation de plus en plus difficile dans cette ville. Dans des propos empreints de douleur, elle décrit la violence quotidienne qui frappe la région et l’impuissance des habitants face à une situation qu’ils ne parviennent plus à gérer.

« Je suis une Gomatracienne, et aujourd’hui, la vie dans notre région est devenue de plus en plus compliquée et amère. Nous vivons dans l’incertitude, ne sachant même pas ce que l’avenir nous réserve. Le désespoir se lit dans nos regards. Les gens sont abattus chaque jour, comme si l’État n’existait plus », témoigne-t-elle.

Ses mots résument le climat de terreur et d’abandon qui fait partie du quotidien des habitants de cette ville, désormais contrôlée par les rebelles du M23. La Gomatracienne dénonce la violence gratuite et incessante qui déstabilise totalement la vie des civils. « Les rebelles s’emparent de nos véhicules en pleine journée, des filles et des mères sont violées en plein jour, il suffit d’une petite résistance pour recevoir une balle dans la tête, des jeunes sont assassinés en pleine rue », explique-t-elle, avec un déchirement palpable dans sa voix.

À travers ces mots, elle décrit une réalité effrayante où la sécurité des citoyens est devenue une illusion. Pour cette Gomatracienne, l’État semble avoir disparu du paysage, laissant les citoyens à la merci des groupes armés qui mènent des attaques en toute liberté.

Face à cette situation tragique, elle lance un appel désespéré à la communauté internationale. Sa voix est celle de milliers d’autres femmes, hommes et enfants vivant dans la terreur quotidienne : « Et nous, nous restons impuissants face à cela, car nous sommes sous une colonisation terrible », souligne-t-elle, mettant en lumière l’occupation militaire et la domination étrangère qui pèsent sur cette région déjà fragile.

Cet appel est un cri de souffrance, une demande de solidarité pour une population qui se sent abandonnée. « Aidez-nous, nous avons besoin de votre soutien », implore-t-elle.

Le témoignage de cette jeune Gomatracienne est un reflet poignant de la situation catastrophique à Goma. La violence, l’insécurité, la peur et la souffrance font partie du quotidien des habitants. C’est un appel à l’action pour la communauté internationale afin de garantir la sécurité et la protection des civils et de mettre un terme à l’impunité qui règne dans cette région.

Germaine BAKAMBANA