Jeunes démobilisés au Nord Kivu : Chantal Faida déplore leur non prise en charge par les autorités 

Chantal Faida

Partager:

Cela fait plus de 3 mois depuis que la cité frontalière de Bunagana située dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, est occupée par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par le Rwanda. Certains parmi ces rebelles ont été démobilisés mais pas pris en charge par les autorités de la République Démocratique du Congo. Aux dernières nouvelles, certains sont en train de regagner leurs retranchements faute d’une prise en charge optimale.

Cette situation inquiète l’opinion nationale et particulièrement les autorités locales de Rutshuru, vue que la rébellion consolide sa présence dans cette région.

Dans une interview accordée au média pourelle.info, la Coordonnatrice de Uwema ASBL, activiste Sociale de droits de la femme,  Chantal Faida, regrette l’occupation jusqu’à ce jour de Bunangana, et alerte sur la recrudescence de l’insécurité dans cette partie de la RDC suite à la non prise en charge de ces rebelles démobilisés d’autant plus que ces personnes avaient volontairement accepté de déposer les armes et  rejoindre le camp de la paix :

«Nous alertons sur la menace d’insécurité dans la province de Nord-Kivu où plusieurs démobilisés sont en train de rentrer dans leurs communautés faute d’une prise en charge dans leurs sites. Alors qu’ils avaient volontairement déposé les armes. Ils n’ont ni nourriture, ni soins médicaux et ils disent être abandonnés à leur triste sort ››, a dit Chantal Faida.

Pour elle, le programme PDDRCS initié pour la prise en charge de ces démobilisés reste inefficace :

‹‹ Le programme PDDRCS leur a promis des bonnes conditions de vie cependant, l’effectivité de ce programme ne se fait pas sentir et certains disent être impatients  », a-t-elle souligné.

Selon cette notable du Nord -Kivu, « le fait que ces démobilisés regagnent leurs lieux de retranchement peut les exposer à un recrutement par les mouvements et groupes armés qui continuent à mettre la partie orientale de la RDC dans l’insécurité. Le mouvement de retour de démobilisés a lieu dans les sites suivants : Romangabo, Mubambiro, et Beni. Sans la prise en charge de ceux qui sont déjà démobilisés, un message incompréhensible est donné aux groupes armes qui seraient dans la même logique de déposer les armes » a regretté Chantal Faida.

Elle a par ailleurs souligné que si l’Etat congolais arrive à assurer effectivement la prise en charge de tous ces démobilisés il y aura le rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC :

‹‹ Nous savons que si tous les mouvements et groupes armés et beaucoup plus les jeunes déposent les armes et rejoignent les sites d’hébergement pour une préparation de la communauté à les accueillir, je suis sûre que la paix sera rétablie, la paix sera une réalité, cependant sans une prise en charge, nous allons encore continuer à vivre l’insécurité qui continue à endeuiller les familles à Goma et à l’Est de la RDC en général ››, alerte Chantal Faida.

Notons que cette digne fille de la ville de Goma, Chantal Faida a dénoncé également la monté de l’insécurité et la criminalité urbaine dans le chef-lieu du Nord-Kivu où parfois en plein jour des Congolais sont abattus par des civils et des personnes portant des tenues proches des FARDC. Elle appelle ainsi les autorités compétentes à pouvoir procéder aux désarmement des civils dans cette partie de la RDC.

Christian Mukaya

Partager:

Articles similaires

1 thought on “Jeunes démobilisés au Nord Kivu : Chantal Faida déplore leur non prise en charge par les autorités 

  1. Très bonne réflexion.
    Pour l’amour de Dieu, l’obligation est d’avoir un grand cœur et de s’approprier les souffrances des congolais.

Laisser un commentaire

Solverwp- WordPress Theme and Plugin