.jpg)
Au Rwanda, les juges de la Haute Cour ont rejeté la demande de l’opposante Victoire INGABIRE, déposée en février 2024, qui tenait à retrouver ses droits politiques. L’opposante a affirmé au média allemand DW avoir pourtant respecté toutes les conditions imposées après sa libération par la grâce présidentielle, en 2018.
Pour Victoire INGABIRE, cette décision n’est pas une surprise, car le pouvoir de Kigali ne veut pas d’une opposition crédible. “Le parti au pouvoir, le FPR, n’est pas prêt à ouvrir l’espace politique, il n’est pas prêt à entrer en compétition avec d’autres politiciens qui ont un programme que les Rwandais peuvent avoir la possibilité de choisir”, a-t-elle déploré.
Et d’ajouter : “Mais en même temps, les Rwandais ont soif de la démocratie, ils ont soif d’avoir un pays où ils peuvent s’exprimer librement”.
Rappelons que Victoire INGABIRE avait été arrêtée il y a quelques années. Elle a été accusée de nier la réalité du génocide au Rwanda, après avoir demandé, en janvier 2010, que les auteurs des crimes contre les Hutus soient aussi jugés.
Aujourd’hui, elle n’est pas la seule à ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. Il y a aussi l’opposant Bernard NTAGANDA, candidat en 2010 avant de se retrouver lui aussi en prison, qui affirme vouloir explorer des possibilités d’appel auprès de la justice régionale.
Selon RFI.fr, même si Victoire INGABIRE est ecartée de la course, il y a une autre femme qui s’est positionnée. Il s’agit de Diane RWIGARA, opposante indépendante et fille de l’un des anciens financiers du FPR décédé en 2015 dans un accident que sa famille suspecte d’être un assassinat politique.
Déjà aspirant à la présidentielle en 2017, le dossier de Diane RWIGARA avait été invalidé pour falsification des signatures de soutien à sa participation.
La militante avait été acquittée fin 2018 de toutes les charges retenues contre elle avec un an de détention.
Le Rwanda prévoit ses élections présidentielle et législatives pour le 15 juillet prochain, conformément à une décision l’an dernier du gouvernement d’organiser ces scrutins à la même date.
Vingt-quatre femmes parlementaires, deux représentants des jeunes et un représentant des Rwandais souffrant de handicaps seront par ailleurs choisis par des collèges et comités électoraux le 16 juillet. Les candidats pourront battre campagne du 22 juin au 12 juillet de cette année, selon la commission électorale.
La commission électorale doit publié la liste provisoire des candidats le 6 juin 2024.
Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais plusieurs groupes de défense des droits humains accusent Paul KAGAME de le diriger dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.
Grâce NGOMA
