La sous-représentation des femmes congolaises dans les institutions décriée par les femmes du GVLF

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‹‹ Comment comprendre que 17 ans après l’inscription du principe de la parité Homme-Femme dans la constitution de la RD-Congo, les femmes congolaises sont toujours très peu représentées dans les instances de prise des décisions en RDC ? ››

Cette question évoquée par Marie-Madeleine KALALA, présidente du GVLF, a motivé la conférence de presse qui a eu lieu le mardi 14 mai 2024 à Kinshasa au siège du Centre CARTER, sur initiative de ladite structure. Plusieurs autres femmes ont pris part à cette activité notamment Léonnie KANDOLO, vice présidente du GVLF, Marie-Louise MWANGE, Anne-Marie MAKOMBO, Carine NKAKU, Marie-Joséphine NTSHAKOLO, Faida MWANGILWA qui fut la modératrice du jour.

Cette conférence de presse fait notamment suite aux retombées des élections de décembre 2023 en RDC. Le GVLF a fait savoir qu’à l’issue de ces scrutins aucune femme n’a été élue aux législatives nationales dans les provinces du Kasaï, du Nord-Kivu et de l’Ituri. Ceci fut un ‹‹ choc ›› pour les femmes de ce mouvement qui ont dit être déterminées à faire progresser la cause de l’égalité des sexes en politique et dans la société, en mettant en lumière les défis persistants et en appelant à des mesures concrètes pour créer un avenir où les voix féminines seront pleinement représentées et entendues.

Deux femmes candidates aux dernières élections législatives et sénatoriales ont même été invitées à cette rencontre pour expliquer à l’opinion leur expérience électorale et surtout les difficultés auxquelles elles ont fait face. Il s’agit de Carine NKAKU et Anne-Marie MAKOMBO, qui ont postulé dans la province de LOMAMI. La première, Carine NKAKU qui a postulé aux législatives nationales, a fait face à plusieurs défis notamment l’acceptation dans la circonscription électorale, elle qui n’a pas grandi dans ce coin du pays. Il y a eu aussi comme défis la maîtrise du seuil, la connaissance des forces et faiblesses des adversaires, ou encore le financement de la campagne électorale, un grand combat pour plusieurs femmes.

Anne-Marie MAKOMBO, candidate sénatrice qui vient fraîchement de la LOMAMI, a elle déploré la corruption, la surenchère des notaires dans les provinces pour l’établissement de certains documents administratifs ayant trait aux élections. Elle en appelle au changement de certaines dispositions de la loi électorale et même de la constitution de la RDC.

Léonnie KANDOLO vice présidente du GVLF, a notamment souligné avec regret que les institutions de la RDC sont gérées comme dans une oligarchie, il y a accumulation des dérives depuis plusieurs années par les mêmes personnes.

Ses autres collègues ont fait savoir que la RDC a un sérieux problème de moralité et que cela doit cesser. Il faut, ont martelé ces femmes, revenir à la moralité, à l’éducation, à l’augmentation des salaires pour tous les Congolais et Congolaises.

Pour ces femmes, les hommes congolais ont une mauvaise image de la femme : dans leur tête la gent féminine c’est la décoration, l’accompagnatrice et pas vraiment la vraie partenaire. Elles ont donc recommandé notamment de sensibiliser la population à la masculinité positive mais aussi la promotion de l’autonomisation économique des femmes, l’une des stratégies clé pour renforcer la participation politique de la gent féminine.

Cette activité a pris fin par une séance de questions-réponses, histoire d’éclaircir un peu plus les points de vue des unes et des autres.

Notez que le Groupe Voix et Leadership des Femmes est un programme financé par les Affaires Mondiales Canada et exécuté par le Centre CARTER en partenariat avec les organisations féminines. Il vise à accroître la jouissance des droits fondamentaux des femmes et des filles, et à faire progresser l’égalité des sexes à travers des organisations locales et de défense des droits des femmes.

Dave NGONDE

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