Maman KABENA Agnès WA MUAMBA et (c’est ma maman) NGALASHI, épouse LUBUKAYI, est d’origine congolaise et la première femme élue conseillère communale à Braine-le-Comte en Belgique, où elle réside depuis près de 40 ans.
Infirmière, kinésithérapeute, titulaire d’un master en santé publique, et enseignante à la retraite, maman Agnès KABENA est également fondatrice de l’ASBL Petits Pas.
Femme dynamique et très engagée dans le développement, elle porte plusieurs casquettes. Son premier métier est celui de maman et mamy. Elle estime que c’est passionnant de voir la vie se transmettre de génération en génération.
En tant qu’infirmière et kinésithérapeute, maman Agnès KABENA aime contribuer au bien-être des autres.
Dans une interview accordée à #Pourelle.info, elle a révélé que la santé publique l’a menée vers la programmation et la planification pour améliorer le bien-être des personnes.
Pour la petite histoire, maman Agnès KABENA a terminé sa carrière comme professeur de religion. “Transmettre des connaissances, c’est aussi en recevoir, car si nous enseignons, les élèves nous enseignent beaucoup aussi. En Europe, où les croyants sont moins nombreux, on peut s’interroger sur l’amour qu’ils ont entre eux et pour leur pays”, a-t-elle noté.
Un parcours professionnel atypique
Elle a commencé comme infirmière en République Démocratique du Congo, puis kinésithérapeute et praticienne en santé publique, option éducation à la santé, en Belgique. Son mémoire de fin d’études portait sur l’usage des produits éclaircissants chez les femmes noires : essai d’explications et pistes pour une intervention en éducation à la santé.
Les recherches autour de cette problématique l’ont profondément bouleversée. Elle pensait qu’il serait plus facile de se baser sur la recherche des femmes blanches qui voulaient devenir noires, mais ce n’était pas comparable. Pour elle, le problème dans notre communauté est bien plus profond.
“J’ai alors décidé de contribuer au bien-être des familles, et spécialement des femmes congolaises, en me disant qu’éduquer une femme, c’est éduquer une nation”, explique-t-elle.
Après les scènes de pillages et de massacres, elle et ses compagnons de la diaspora ont lancé une opération de sensibilisation, qui a été couronnée par une récolte de fonds pour venir en aide aux familles meurtries, intitulée Caravane pour le Congo. À la clôture de cette initiative, maman Agnès KABENA et ses amis ont créé l’ASBL Petits Pas pour poursuivre la sensibilisation et soutenir divers projets.
Surmonter les obstacles en tant que femme
Parlant des difficultés rencontrées en tant que femme, maman Agnès KABENA précise qu’elle a d’abord ressenti beaucoup de joie. Elle insiste sur l’importance de reconnaître la position de la femme.
“J’ai aussi fait face à beaucoup de discrimination. L’indifférence face à ce qui se passe à l’est du pays est déjà une forme de discrimination. De plus, être la première femme d’origine congolaise dont l’ASBL a obtenu, après un parcours du combattant, l’agrément dans le domaine de la coopération au développement en Belgique n’a pas été facile. Il faut constamment prouver davantage et convaincre les autres. J’essaie de cultiver la confiance en moi”, nous a-t-elle confié.
Ses valeurs : solidarité, respect et engagement
Parmi les valeurs qui définissent maman Agnès KABENA, on retrouve la solidarité, le patriotisme, et le respect : “Le respect de soi et des autres. Nul n’est parfait, nous devons apprendre à nous aimer. Ces valeurs engendrent la paix, qui a besoin de justice. Pour cela, il faut oser s’engager”, dit-elle.
Pour elle, la coopération win-win, basée sur la vérité et la justice, est essentielle pour parvenir à une paix durable. Elle croit profondément à la nécessité d’une approche collaborative où chaque partie en sort gagnante, et où la paix découle d’une justice bien appliquée.
Maman Agnès KABENA est aussi mamy de plusieurs enfants, qu’elle aime par-dessus tout.
MMK