Son histoire douloureuse est devenue aujourd’hui sa force pour aider les jeunes filles victimes à se relever. Emmanuella Zandi, une activiste non seulement à cause de ce qu’elle a vécu, mais également à cause de la violence et de la discrimination auxquelles les filles sont confrontées au quotidien dans la société congolaise.
Victime de viol à l’âge de 7 ans des hommes armés à Goma au Nord Kivu, elle a été rejetée par sa propre communauté. Et à l’âge de 13 ans, elle a été encore abusée par l’un de ses cousins dans sa propre maison, jusqu’à ce qu’elle décide de dénoncer ce qu’elle subissait, bien que cela n’a pas été facile pour elle. La société voulait la réduire au silence mais Emmanuelle Zandi a lutté.
Sa propre expérience l’a poussé à aider les autres jeunes filles qui n’ont pas vraiment leur place dans la société, surtout lorsqu’on les obligent à se taire.
Pour amener les jeunes à partager leurs expériences, Emmanuella Zandi a fondé une association dénommée « Ma Voisine » qui vise à sensibiliser sur les violences faites aux femmes et au sexisme qui gangrène la société. Elle et ses collègues font des portes à portes dans les rues de Kinshasa pour parler de ce fléau.
Au delà des sillonner dans les rues, chaque samedi , Emmanuelle Zandi parle de la violence sexiste avec des filles et des garçons au cours des rencontres appelées « Club anonyme » dans différentes municipalités ou écoles, où elle raconte son expérience. Lorsque les jeunes filles et les jeunes garçons écoutent son histoire, ils ont envie de parler, et ensemble ils entament le voyage.
Parfois, ce sont les écoles qui prennent contact avec elle, pour avoir remarqué, chez un ou une élève, un repli sur soi ou un certain type de comportement et pensent que Zandi peux les aider.
Emmanuella Zandi ne se limite pas qu’à motiver les jeunes à parler mais elle oriente les victimes vers des psychologues ou des hôpitaux qui ont les moyens de leur procurer les soins et les services nécessaires.
Esther Mpezo OMBA