La République Démocratique du Congo entre dans une nouvelle ère de sensibilisation et de leadership féminin dans le domaine de la santé avec l’arrivée du mouvement mondial Women in Global Health (WGH). Ce mercredi 5 mars 2025 marque la première réunion officielle du chapitre WGH de la RDC, organisée à l’École Franco-Congolaise des Hautes Études en Santé Publique, sous la direction de la Professeure Bobette MATULONGA.

Profitant du mois de mars, dédié aux droits des femmes, pour lancer ce chapitre en RDC, la coordinatrice de Women in Global Health a expliqué d’entrée de jeu que c’est une organisation qui regroupe des professionnelles de la santé dans 57 pays, et qui s’engage à promouvoir l’égalité des sexes et le leadership féminin dans la santé mondiale. 

Bien que les femmes représentent 70 % des effectifs dans le secteur de la santé, elles n’occupent que 25 % des postes à responsabilité. Ce déséquilibre souligne l’importance des actions entreprises par WGH pour faire évoluer les mentalités et les structures.

« En ce mois où nous célébrons les droits des femmes, il est important pour nous de nous réunir pour la première fois en RDC afin de porter haut ce mouvement. C’est l’occasion de rassembler aussi d’autres femmes du pays intéressées à rejoindre ce mouvement. Nous avons rappelé les objectifs de cette initiative tout en tenant compte des questions spécifiques à la RDC. C’est vrai, ce mouvement est porté par les femmes, toutefois, les hommes ont leur place. Nous sommes dans la collaboration », a déclaré la Professeure Bobette MATULONGA.

La RDC a récemment signé un Mémorandum d’Entente, officialisant son engagement à promouvoir les valeurs fondamentales de WGH, notamment l’égalité d’accès à la santé, l’autonomisation des femmes et la lutte contre les inégalités persistantes dans les systèmes de santé. Cet engagement est essentiel pour garantir une couverture santé universelle qui prenne en compte les enjeux de genre.

La professeure MATULONGA, en tant que pionnière dans ce domaine, a souligné l’importance de collaborer avec les autorités politiques pour élaborer des programmes de santé équitables : ‹‹ Ce mouvement représente une opportunité unique pour notre pays, permettant de faire entendre la voix des femmes dans les décisions qui façonnent notre système de santé››, a-t-elle ajouté.

Au sortir de cet événement, qui a rassemblé des professionnels de la santé, des décideurs et autres parties prenantes, tous se sont engagés pour l’égalité des genres, soulignant l’importance de cette réunion qui visait à établir un plan d’action pour les futures initiatives du chapitre WGH en RDC, en mettant l’accent sur la communication et la mobilisation des acteurs concernés.

Carine NONGO, docteure et une des participantes à cet évènement, n’a pas caché sa satisfaction. Pour elle, participer à cette réunion est une manière de contribuer à la lutte pour l’égalité des sexes à tous les niveaux.

Le même sentiment a été exprimé par Naomie EKINA, étudiante en médecine, qui a remercié la professeure Bobette MATULONGA pour cette initiative et cet espace où les femmes pourront militer pour leurs droits dans la santé mondiale. Pour elle, le plus grand défi reste d’atteindre l’égalité 50/50.

Il est à noter que le 5 mars 2025 ne sera pas seulement un jour marquant pour la santé publique en RDC, il symbolise également un engagement renouvelé vers un avenir où chaque femme, quelque soit son rôle dans le secteur de la santé, pourra contribuer pleinement à la création d’un système de santé juste et efficace.

Christian MUKAYA