Le laboratoire de recherche en sciences de l’information et de la communication, LARSICOM qui est un espace indépendant de réflexions et discussions sur les réalités et pratiques socio-professionnelles relevant du champ interdisciplinaire des Sciences de l’Information et de la Communication, en collaboration avec l’association des médias en ligne de la RDC, MILDRC , a organisé le 7 novembre 2023 une matinée scientifique pour les femmes et hommes des médias.
Sous le thème “ Les journalistes et les sources d’information : entre obligation de transparence et nécessité de protection ”, ces assises visent à contribuer à la production des connaissances scientifiques et pratiques sur les questions de l’information et de la communication.
C’est au centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa situé dans la commune de la Gombe qu’a eu lieu cet échange entre acteurs, chercheurs et professionnels des médias de la République Démocratique du Congo.
Jean-Chrétien EKAMBO, chercheur et professeur à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication, IFASIC , a parlé de la psychologie de l’information dont découle la sociologie du journalisme en insistant que si on ne comprenait pas cette réalité on ne trouvera pas non plus le juste milieu entre le métier du journaliste, son comportement, ce qu’il est, et ce que pensent les autres pour lui :
« Ceux qui sont formés comme journaliste avant de commencer à pratiquer le métier, reçoivent un état d’âme qui leur inculque une série d’enseignement pour qu’en tant qu’individu, ils puissent avoir une lignée spirituelle bien déterminée. Le journaliste est septique , stoïque et cynique », a -t-il dit.
De son côté, le patron du Média en ligne d’informations générales actualité.cd, Patient LIGODI a révélé les difficultés auxquels font face à ces jour les journalistes, notamment celles d’avoir accès aux sources sûres d’information bien que cela est garantie dans la loi dans son article 95 :
‹‹ Dans la pratique ce n’est pas vraiment facile, parce que le journaliste se retrouve dans un contexte de pauvreté et face à des instances étatiques, politiques qui sont plus puissants que lui. Alors que l’article 95 de la loi donne force aux médias d’accéder à toutes les sources publiques d’information pour récolter les informations à titre d’intérêt général. Cependant on se retrouve jusque là dans les oppressions », a -t- indiqué.
Le ministre de la communication et médias de la RDC, Patrick MUYAYA, ayant participé à ces échanges a fait part des efforts fournies par le gouvernement de la RDC pour garantir aux hommes et femmes de la plume une liberté totale d’exercice :
‹‹ La constitution est claire là dessus. Mais cependant tout ce que la loi recommande de faire nous ne sommes pas économiquement en mesure de le faire. Dans cette loi que nous avons élaboré l’idée était de dire quel cadre minimum que nous devons avoir pour disposer du bon cadre d’exercice de notre métier. Alors une chose est de faire valoir, approprier et sensibiliser tous les acteurs », a -t- il dit.
Et à la question des difficultés pour avoir accès aux sources d’information évoquée par Patient LIGODI,Patrick MUYAYA a révélé que les Congolais en général,ont tous un assemblage des préjugés qui ne disposent pas d’une manière générale à être plus ouvert et transparent.
Le LARSICOM a clôturé cette matinée en annonçant qu’elle va commencer dorénavant à organiser une activité tous les trimestres et qui sera dénommée LARSIDI, toujours en collaboration avec ses partenaires, tels que INTERNEWS, le Centre Wallonie-Bruxelles, MILRDC, USAID et bien d’autres.
Soulignons que plusieurs femmes journalistes ont assisté à cette table ronde fructueuse pour elles dans le cadre de l’exercice de leur métier de journaliste :
‹‹ Ce sont des richesses théoriques et professionnelles qui ont été débattues en autre faveur dans chacune des interventions. Nous sortons de ce lieu très interpellées, enseignées et vraiment orientées sur ce qui est, ce qui se fait, ce que nous devons maintenant faire, surtout en cette période électorale », a confié une journaliste qui a requis l’anonymat.
Aggée CHUGA