Que faire pour promouvoir l’égalité homme-femme ou le concept “He for She”, la rédaction du premier média des femmes en RDC, a posé la question à Joëlle Mbamba, présidente de l’Association Internationale des Femmes Avocates (AIFA). Cette dernière a fait quelques propositions à ce sujet.
Pour Joëlle Mbamba, l’homme et la femme ne seront pas des êtres égalitaires au strict sens du mot, car la société congolaise a placé dans le ménage l’homme comme étant le chef de la femme. Mais ce que les femmes exigent c’est le respect car, pour Joëlle Mbamba, la femme n’est pas la subalterne de l’homme, elle est plutôt son épouse, sa partenaire et son égal sur le plan de droit, et donc par conséquent, l’homme doit tenir compte de cet aspect des choses quand il traite des questions en rapport avec la femme.

Joëlle Mbamba suggère :
- Le renforcement de la législation en ce qui concerne les violences faites à la femme, parce qu’il y a dans des foyers, des violences domestiques en grand nombre avec différentes variantes mais la législation est incomplète ou parfois obselete à tel enseigne que l’on ne sait pas quel loi appliquée en cas de violation de droit de la femme ;
- De légiférer sur ces différents cas domestiques pour lesquels les lois n’existent presque pas, étant donné que les Congolais vivent dans une société patrilinéaire dans laquelle les lois et les religions placent l’homme comme étant chef de la femme.

‹‹ Nous devons veiller à ce que ces lois soient bien connues, bien vulgarisées de façon à ce que lorsqu’il y a des abus, que les victimes puissent s’exprimer non seulement en dénonçant mais également en ayant le soutien nécessaire ››, a dit Joëlle Mbamba.
Pour elle, nous sommes dans une société où la femme une fois surprise dans un acte d’adultère peut directement être dénoncée par l’homme. Mais pour l’homme, la loi exige que cet adultère ait un caractère injurieux. « Il y a toujours des pesanteurs socioculturelles qui font à ce qu’il n’y ait pas d’égalité » a regretté la femme juriste.

‹‹ Il existe des hommes qui battent leurs femmes juste parce que c’est lui l’homme et il veut imposer sa volonté, et quand la femme ne voit pas les choses de la même manière que lui, la situation dégénère parfois. Il faut regarder alors d’où nous venons pour voir ce que nous a apporté notre civilisation, la colonisation et les lois que nous avons. Également il faut faire une étude et un état de lieu pour que nous puissions choisir en ce qui concerne notre nation avec nos réalités , savoir ce qui est bon et utile pour renforcer les droits de la femme afin de mettre l’équilibre dans nos foyers ››, a-t-elle argumenté.
Précieuse Boyo