Pour certaines Congolaises Patrice Emery LUMUMBA est un exemple à suivre, mais pour d’autres il a amené le pays vers une indépendance précipitée

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Cela fait 63 ans jour pour jour depuis que Patrice Emery LUMUMBA a été assassiné près d’Élisabethville au Katanga. Homme d’État congolais, PREMIER premier ministre de la RDC de juin à septembre 1960, Patrice Emery LUMUMBA est l’une des principales figures de l’indépendance du Congo belge. 

Suite à cette journée, la rédaction de POURELLE.INFO a interrogé deux femmes congolaises afin de savoir ce qu’elles gardent de la lutte de ce fils du pays.

Pour Jovie MUJINGA, analyste politique et présidente d’une ONG militant pour les droits des femmes, l’ex premier ministre était un homme intègre et tous les Congolais devraient  prendre exemple sur lui : 

‹‹ Le Congo entier se souviendra de cet homme qui a été un canal par lequel les Congolais sont sortis des jeux des Occidentaux et ont obtenu leur indépendance. Suite à la lutte et la détermination de cet homme, la RDC est devenue un pays démocratique. En cette date nous devons reconnaître son combat et méditer autour de sa personne, prendre exemples des valeurs qu’il incarnait car on évolue mieux que si l’on connaît d’où l’on vient ››, a dit Jovie MUJINGA.

Pour elle, Patrice Emery LUMUMBA, n’a pas mangé les fruits de sa lutte et aujourd’hui la RDC manque d’hommes qui incarnent l’esprit Lumumba : 

‹‹ Le pays ne marche pas puisque nos autorités privilégient plus les intérêts personnels en lieu et place des intérêts collectifs. Il y a un manque d’amour pour le Congo chez nos dirigeants et le peuple congolais a tourné le dos au noble combat qu’a mené le feu patrice Emery LUMUMBA. Les Occidentaux veulent toujours avoir une main mise sur la RDC, alors que s’il y avait des hommes comme LUMUMBA aujourd’hui, cela ne serait plus possible ››, a ajouté Jovie MUJINGA. 

Une autre Congolaise qui a requis l’anonymat, partage un avis contraire. Pour cette dernière qui est entrepreneure, Patrice-Emery LUMUMBA a précipité les choses car selon elle, le peuple congolais n’était pas encore prêt à être l’indépendant : ‹‹ Nous ignorions encore beaucoup de choses lorsque nous avions eu notre indépendance. Il fallait laisser du temps aux Belges de continuer leurs innovations car cela allait nous permettre d’évoluer et d’être plus développé que d’autres pays. Mais malgré le fait d’avoir chassé les Blancs, rien n’a changé, ils continuent de nous maltraiter et de rendre la vie impossible aux Noirs. À cause de cette indépendance précipitée, les Congolais souhaitent presque tous aller dans les pays étrangers au lieu de rester dans leur propre pays car selon eux, il n’y a rien de bon ici en RDC ››, a déclaré la femme entrepreneur.

Pour rappel, Patrice Emery LUMUMBA, est le premier 1er ministre de la RDC. Né le 2 juillet 1925 à ONUALA, Congo Belge, et mort assassiné le 17 janvier 1961 près d’Elisabethville au Katanga. Patrice Emery LUMUMBA était un homme d’Etat, près de Joseph KASA VUBU, l’une des principales figures de l’indépendance du Congo belge et premier président de la RDCONGO . Le 30 juin, lors de la cérémonie d’accession à l’indépendance du pays, LUMUMBA qui a définitivement largué les libéraux et qui s’est entouré de conseillers étrangers, a prononcé un discours virulent dénonçant les abus de la politique coloniale belge depuis 1885.

Les effets de ce premier discours de LUMUMBA, étaient retransmis par la radio, et s’étaient fait rapidement sentir dans la population congolaise. Les paroles de ce discours ont été interprétées comme anti-belges, alors que les fonctionnaires belges étaient  présents à tous les échelons de l’administration congolaise et que, dans l’armée, les cadres d’officiers étaient également belges en attendant la formation des premières promotions d’officiers congolais.

À la date du 17 janvier 1961, Patrice Emery LUMUMBA et deux de ses partisans, Maurice MPOLO et Joseph OKITO ont été conduits par avion à Élisabethville, au Katanga, et livrés aux autorités locales. LUMUMBA, MPOLO et OKITO ont ensuite été conduits sous escorte militaire dans une petite maison, où ils ont été ligotés, humiliés et torturés par des responsables katangais, dont Moïse TSHOMBE, Godefroid MUNONGO, Évariste KIMBA, KIBWE KITENGE, mais aussi les Belges GAT et VERCHEURE. Le soir même, ils ont été fusillés par des soldats, sous le commandement d’un officier belge.

Joelle MOGBEKUMA

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