L’ONG “Journaliste en Danger” (JED) alerte sur les ménaces contre la liberté de la Presse en RDC

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À l’occasion de la célébration, le mercredi 2 novembre 2022, de la Journée Mondiale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, l’ONG congolaise “Journaliste en Danger” (JED), a ténu une conférence de Presse à Kinshasa, durant laquelle elle a rendu public son rapport  annuel d’observation et d’analyse sur l’état des médias et de la liberté de la presse en RD Congo.

Au CEPAS, dans la commune de Gombe, en présence de plusieurs journalistes de la RDC et le Ministre de la communication et médias, porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, ce rapport présenté, a peint un tableau sombre de la situation des professionnels des médias en RDC.

Il a mis un accent sur les menaces et attaques enregistrées au cours de l’année 2022 contre les médias et les journalistes congolais. Au total, JED a enregistré au moins 124 cas d’atteintes à la liberté de la presse qui se repartissent comme suit :

–       49 journalistes menacés ;

–       37 journalistes arrêtés ;

–       18 journalistes agressés ;

–       17 médias ou émissions interdites ;

–       2 journalistes enlevés ;

–       1 journaliste tué ;

Ces chiffres sont nettement en hausse, comparativement à l’année de 2021 où JED avait dénombré 110 cas et 116 cas en 2020.

« Quatre ans après l’avènement du nouveau régime de Félix Tshisekedi au pouvoir, et à une année des nouvelles élections annoncées pour marquer la fin de son premier mandat, la situation actuelle de la presse au Congo n’est ni meilleure, ni pire que ce qu’elle a toujours été, c’est-à-dire une liberté de la presse fragile. Sous Joseph Kabila, on tuait des Journalistes, on fermait des médias, on coupait l’internet. Sous Félix Tshisekedi, c’est le journalisme qui se meurt  », note le Rapport.

Réagissant à ce rapport, le ministre de la communication et Médias, Patrick Muyaya a lui fait savoir qu’il y a des avancées au delà de ces statistiques :

« Aujourd’hui je peux répondre à la question le journalisme se meurt, nous sommes tous à la barre, il aurait été souhaitable que JED note les efforts qui sont faits au niveau du Gouvernement pour que nous puissions changer le cadre dans lequel nous exerçons notre métier », a dit Patrick Muyaya.

Pour sa part, Jean-Marie Kassamba, président provincial de l’Union Nationale de la Presse du congo, section Kinshasa, est revenu sur le rôle que jouent les journalistes aujourd’hui :

« Nous avons un rôle à la fois de défendre les journalistes congolais et de Kinshasa, mais aussi de les encadrer pour qu’ils fassent leur travail avec beaucoup de professionnalisme », a dit Jean-Marie Kassamba, président de l’UNPC/Kinshasa.

Notons que JED renouvelle, une fois de plus ses recommandations au gouvernement congolais pour créer des conditions qui permettent l’émergence en RDC d’un secteur de médias libres, indépendants et professionnels.

Ces conditions passent par les réformes prioritaires suivantes :

1. Reformer sans délai la loi actuelle sur la presse en consacrant le principe de la dépénalisation des délits de presse ;

2. Doter la RDC d’une loi d’accès à l’information publique ;

3. Mettre fin aux arrestations arbitraires des journalistes et aux fermetures injustifiées des médias ;

4. Mettre en place un mécanisme national de protection des journalistes, constitué des relais dans les différentes institutions concernées par la question de la sécurité́ afin que les exactions commises contre les professionnels des médias ne restent pas impunies.

Christian Mukaya

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