‹‹ Le 4 janvier 1959 est une date historique qui mérite d’être célébrée, elle nous rappelle les combats qui ont amené le pays vers l’indépendance ››, dixit Jovie MUJINGA

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Les Congolais de la République Démocratique du Congo ont commémoré ce 4 janvier 2024 la “journée des Martyrs de l’indépendance”. En effet, le 4 Janvier 1959 des émeutes historiques ont eu lieu à Léopoldville ( ancien nom de Kinshasa ), ce qui fut un tournant décisif vers l’indépendance qui a eu lieu en 1960.

Au cours de cet événement clé, 49 personnes ont officiellement perdu la vie, selon les chiffres officiels, bien que l’ABAKO, le parti politique majeur de l’époque, estime que plusieurs centaines de Congolais ont été abattus.

65 ans après cet évènement, que représente pour les Congolais cet évènement, nous avons posé la question à Jovie MUJINGA, analyste politique et présidente d’une ONG millitant pour les droits des femmes.

Pour elle, le 4 Janvier 1959 est une date historique pour les Congolais car elle rappelle d’où est parti le déclenchement de l’obtention de l’indépendance :

‹‹ C’est à partir de cette date là que nous sommes allés vers l’indépendance parce que le 4 Janvier 1959 l’histoire nous rappelle qu’il y eut des Martyrs de l’indépendance. Un mouvement de jeunes s’est créé pour réclamer la liberté, l’indépendance du Congo Belge qui est aujourd’hui la RDC. C’est une date qui mérite d’être célébrée car elle nous montre que c’est la détermination, le courage qui peut nous amener à obtenir ce que l’on veut. Nous venons de très loin et il faut donc que les jeunes d’aujourd’hui prennent comme exemple le sacrifice de ces Martyrs d’indépendance qui ont fait couler leur sang, ils méritent vraiment qu’on se souviennent d’eux. Les Congolais que nous sommes aujourd’hui devons savoir réclamer nos droits lorsque ceux-ci sont bafoués ››, a dit Jovie MUJINGA.

Notez que ces événements du 04 janvier 1959 ont été déclenchés au retour des leaders congolais d’Accra, capitale du Ghana. La population congolaise, voulant connaître les expériences des premiers politiciens noirs sortis du Congo belge, réclamait un meeting. Cependant, les autorités coloniales ont refusé l’autorisation de cette réunion, créant ainsi un climat de tension.

Des partis politiques, comme l’Association des Bakongo pour l’unification, la conservation et l’expansion de la langue kikongo (Abako) et le Mouvement national congolais (MNC), revendiquent même l’indépendance. Le 4 janvier 1959, l’Abako prévoit tenir une assemblée dans un Y.M.C.A. de Kalamu, une commune de la capitale, Léopoldville. Sous l’incitation du premier bourgmestre de la ville, Jean Tordeur, les organisateurs acceptent de la reporter. Une foule se rassemble néanmoins à cet endroit le 4 janvier. Le leader de l’Abako, Joseph Kasavubu, prononce un court discours, annonçant que la réunion aura lieu après une déclaration du gouvernement belge prévue pour le 13 janvier. Mais dans les heures qui suivent, la situation s’envenime. Aux mécontents se greffent des dizaines de milliers d’amateurs de football déçus de la défaite de leurs favoris. La violence se répand dans la ville. Des maisons, magasins, missions religieuses et symboles de l’autorité coloniale sont vandalisés. Des policiers et des troupes interviennent avec force. Le bilan des quatre jours suivants varie selon les estimations qui vont de 49 à plusieurs centaines de morts. Kasavubu et d’autres meneurs de l’ABAKO sont arrêtés et emprisonnés pendant quelques mois. L’événement fait le tour du monde et contribue à alimenter le sentiment indépendantiste.

Dave NGONDE

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