Harcelement : Quand le terme est expliqué par une juriste

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On entend très souvent parler du terme « Harcèlement » sur les médias sociaux, traditionnels ou dans la rue. Que signifie-t-il exactement ?

C’est un terme vaste, complexe et qui nécessite l’éclaircissement d’un expert. Et pour mieux le comprendre, nous avons approché Maître Mireille Mbuyi Keleku, avocate au sein de l’ONG ACIDH (Action contre l’Impunité pour le Droit Humains) et œuvrant au sein d’un programme de Droits de la Femme.

Juriste, et de surcroît avocate, Mireille Mbuyi parle du « harcèlement » comme étant ‹‹ le fait de tenir des propos ou alors, de poser des actes répétés ayant des conséquences négatives, tant sur le plan physique que psychologique, chez une personne. ››

Plusieurs femmes et filles parmi lesquelles des mineures, subissent tous les jours le « harcèlement » sous différentes formes. Maître Mireille, nous a apporté la lumière sur le « Harcèlement sur Mineur ».

‹‹ On parle de « harcèlement sur mineure » lorsque la victime, comme le mot l’indique, a moins de 18 ans. Le harcèlement est une infraction qui peut être commise sur un adulte comme sur une mineure. Cependant si elle est commise sur une mineure, la donne change dans la mesure où une mineure est cette personne qui est âgé de moins de 18 ans. Et comme la loi l’indique et ajoute aussi que lorsque la victime mineure a moins de 16 ans, tout acte qu’elle pose est considéré comme fait sans discernement. C’est comme pour dire que la victime mineure est un être à qui on ne peut pas trop faire du mal car, vulnérable et fragile. Elle est protégée par la loi ››, a dit l’avocate.

Celle-ci martèle que « le harcèlement étant une infraction, il est gravement puni ou encore sanctionné par la loi, surtout s’il est commis sur une mineure.
‹‹ Étant une forme de violence, le harcèlement est sanctionné par la loi. Cette dernière interdit toute sorte de violence faite à l’égard des enfants. Je préfère me référer plus à la loi portant protection de l’enfant bien qu’elle soit tirée de la convention relative aux droits des enfants : elle interdit toute sorte de violence faites à l’enfant. Parmi les violences nous avons les violences psychologiques, sexuelles, physiques et biens d’autres. Alors, définissant le harcèlement comme des propos ou agissements entraînant des conséquences néfastes chez la personne sur le plan physique et psychologique, nous pouvons le classer dans les violences psychologiques. Et étant une violence la loi l’interdit et surtout vis-à-vis de l’enfant ››, a ajouté maître Mireille.

Actualité oblige, nous avons également demandé à l’avocate comment prouver qu’il y a eu bel bien « violence » dans la dernière affaire Diomi Ndongala. Et sur ce sujet maître Mireille n’a pas mâché ses mots :

‹‹ Le fait que Diomi ait reconnu avoir introduit ses doigts dans la partie génitale de sa victime constitue déjà une infraction. C’est un viol. La loi de 2006 réprime les violences, et les actes de violences sexuelles sont au nombre de 16 parmi lesquels se trouve le viol. Et dans la définition du viol il y a le fait d’introduire le doigt dans un orifice du corps : l’oreille, le nez, le vagin, l’anus etc. Dans cette affaire, on n’a pas besoin des preuves car elles sont tangibles et palpables. Donc, il ne peut pas être relaxé et sous attendre que l’on doit poursuivre les enquêtes ››, a-t-elle fait savoir.

Selon maître Mireille, les cas de viol ne peuvent pas se négocier et on ne joue pas avec le Viol car il s’agit là de la vie des femmes :
‹‹ Je sais et comprends que le magistrat a le pouvoir de disculper ou d’inculper un présumé violeur, mais à mon niveau je pense que Diomi n’est pas innocent même devant le magistrat auprès de qui il a fait ses aveux ››, a t-elle conclu.

Le harcèlement étant un mal, il doit être éradiqué et dénoncé. Mireille Keleku appelle donc les femmes à dénoncer ces actes lorsqu’elles en sont victimes.

La juriste Mireille Mbuyi appelle le gouvernement à la vulgarisation des lois de la République afin que tous les Congolais, hommes et surtout femmes, connaissent leurs droits.

Dave Ngonde

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