Consommation des aphrodisiaques par les hommes pour satisfaire les femmes : Les médecins conseillent aux Kinois de plutôt consommer des fruits

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À Kinshasa, les produits aphrodisiaques tels que “Boma mama, Buka mbetu, mutu rouge power, kita mata etc.” ont le vent en poupe. Ces excitants sexuels se vendent dans presque toutes les rues de la capitale de la République Démocratique du Congo, par des marchands ambulants ou sédentaires. Ils sont achetés par les hommes mariés et célibataires, dans l’optique de satisfaire sexuellement leurs partenaires femmes.

La rédaction du premier média des femmes en RDC a effectué une descente sur terrain pour non seulement rencontrer les consommateurs de ces produits mais aussi les experts dans le domaine médical, histoire de savoir les inconvénients de ces produits sur la santé et s’ ils boostent vraiment les performances sexuelles.

Steeve KANKU, motocycliste rencontré sur l’avenue de la Libération, nous a parlé de son expérience lors de la prise de ces stimulants : ‹‹ J’ai une expérience de ce qu’on appelle Mutu Rouge Power et Boma Maman. Après avoir bu cela, j’avais une bonne érection et tout allait bien. Mais, après l’acte sexuel, j’ai eu des effets négatifs parmi lesquels des maux de tête, des vertiges et des nausées ››, a-t-il dit.

Arnold LUKOKI vendeur ambulant nous a confié qu’il consomme ces produits pour renforcer ses capacités sexuelles afin qu’il soit considéré comme un homme fort par sa partenaire sexuelle.

Trésor TSHIBANGU, cambiste sur l’avenue de la Libération à Kinshasa, a fait savoir quant à lui qu’il a été victime de ces produits toxiques, qu’il ne souhaite plus prendre :

‹‹ Je ne prends plus ces produits. À la recherche de performances sexuelles, j’ai failli mettre fin à ma vie après avoir pris un stimulant sexuel masculin très consommé appelé “mutu rouge”( tête rouge, ndlr ) qui se vend presque partout dans les marchés de Kinshasa. Ces produits contiennent des substances très toxiques sans qu’il soient signalés sur l’étiquette, cela a entraîné des troubles dans mon organisme. Je conseille à tous les hommes de consommer des produits appropriés. Si possible prendre des conseils auprès des médecins experts en sexualité ››, a-t-il dit.

Joëlle BAKANA, elle, révèle avoir déjà utilisé ces produits pour resserrer son organe génital: ‹‹ J’achetais ces produits pour  redevenir vierge et plaire à mes partenaires masculins. Aux marchés Gambela et Liberté où j’effectuais mes achats , il y a plus de femmes commerçantes expérimentées dans ce secteur. Les prix dépendent du marché. Une dame m’a vendu une poudre bien emballée à 2000 FC ou 3000 FC. Quand j’ai introduit ces produits dans ma partie génitale, j’ai été satisfaite, vraiment au top sur le champ, mais après avoir eu un acte sexuel, tout est redevenu comme si je n’avais rien utilisé. Pour la seconde fois j’ai senti la même chose cette fois, accompagné de pertes blanches de couleur très bizarre avec un odeur bizarre, des démangeaisons etc. Je déconseille aux filles d’utiliser ces produits aphrodisiaques, ils sont très dangereux pour notre santé. Si tu es déjà deviergée lave toi proprement avec de l’eau. Ces produits peuvent nous causer du tort à la longue avec différentes maladies comme le cancer de l’utérus et autres. Restons naturels, c’est important ››, a-t-elle conseillé.

De son côté, Grâce MANGENDA fait savoir que les produits aphrodisiaque sont très mal consommés par les Kinois, c’est pourquoi il y a beaucoup d’effets négatifs : ‹‹ Les jeunes, les tontons, les papas sont des consommateurs de ces produits dans la ville de Kinshasa. Ils sont consommés même par les jeunes de 17 ans, en les utilisant,ils ont la satisfaction sexuelle, mais ils les utilisent mal c’est pourquoi ils voient plus de réactions négatives. Dans les différents cours liés à la biologie on dit tout excès nuit, ce genre de produits peuvent provoquer la stérilité masculine à la longue, c’est pourquoi moi je ne prends pas cela ››, a-t-elle dit.

Maie-Jeanne MUIKA, vendeuse des aphrodisiaques au marché Moulaert dans la commune de Bandalungwa, avec une expérience de plus de vingt ans avoue n’avoir jamais eu de réclamation négative de la part de ses clients ;

‹‹ Cela fait 20 ans que je suis dans la vente de ces produits, je l’ai appris de ma mère. Je préfère les vendre sur la table pour que le client à son arrivée voit tous les produits présentés et fasse un choix. Ce que je fais aide les gens à stimuler non seulement le désir sexuel, mais aussi à guérir différentes maladies telles que les maux de tête, de dos, la malaria, l’hémorroïde, l’impuissance masculine, l’infertilité chez la femme etc. J’explique clairement à mes clients comment ils doivent les consommer pour ne pas être dans l’excès. Personnellement, je ne trouve pas d’inconvénients à la consommation d’aphrodisiaques ››, a dit la vendeuse.

Que pensent les experts du domaine médical de la consommation de ces produits ? Le Docteur Darius BITIATIA affirme que ces produits sont faits à base de compositions chimiques méconnues et sont donc dangereux pour la santé publique et aussi néfastes pour les organes génitaux. Il a rappelé que le désir sexuel est pour une bonne part “hormono. Pour des personnes ayant un dysfonctionnement érectile ou un déficit de testostérone,  voient leur désir diminuer. C’est ainsi que les plantes et racines réputés avec des vertus aphrodisiaques reste très consommés par les adultes dans le but de stimuler le désir sexuel, alors que ces substances dont la composition chimique est méconnue visent seulement à aider ou à maintenir une érection et l’on comprend que en absence d’une stimulation sexuelle y a pas d’effets d’érection :

‹‹ Ces produits constituent aussi par ailleurs un grand risque pour les personnes souffrant de problème cardiaque, infarctus du myocarde, angine de poitrine, accident vasculaire cérébral, le trouble de rythme, insuffisance cardiaque non contrôlée, hypertension artérielle non contrôlée  pouvant entraîner la mort subite pendant la relation sexuelle, sans épargner d’autres troubles (les reins et les problèmes cardiaques) ››, a-t-il ajouté.

De son côté, le docteur Emeryanne MWANGA, spécialiste en nutrition, a conseillé la population congolaise de cesser avec la consommation d’aphrodisiaques mais plutôt de consommer plus les fruits car ils stimulent l’appétit sexuel.

Retenons que plusieurs produits naturels comme le chocolat, le cacao, le jus de gingembre, la pastèque, le raisin rouge, ou encore le pamplemousse sont considérés comme des aliments aphrodisiaques naturels à consommer.

Grâce NGOMA

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