Le média féminin de référence en Afrique a eu un entretien avec Princess NGAMBA LUNSANDISA, coordinatrice nationale du centre culturel Muasi Uzur’art, sur l’importance de promouvoir la coiffure traditionnelle. À une époque où de nombreuses jeunes femmes africaines, notamment congolaises, optent de plus en plus pour des coiffures occidentales, cette thématique soulève des questions essentielles sur l’identité culturelle et les valeurs traditionnelles.
Princess NGAMBA LUNSANDISA, passionnée par la coiffure traditionnelle depuis des années, a mis en avant les nombreux bienfaits de ces styles authentiques tout en appelant les autorités congolaises, à travers le ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine, à instaurer des mécanismes visant à protéger et valoriser les styles « Made in Congo ».
« La coiffure traditionnelle est une valeur sociale qui contribue à préserver l’identité culturelle des communautés, menacée par la montée du modernisme. Depuis l’indépendance, ce secteur est négligé et n’est plus perçu comme un moteur de développement pour la RDC. Il est donc crucial de sauvegarder cette histoire pour les générations futures. Nous devons défendre nos valeurs, notamment la coiffure africaine »,a-t-elle déclaré.
Elle a également plaidé pour un engagement plus ferme de l’État : « L’État, à travers le ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine, doit accompagner les initiatives liées à ses attributions. Mon centre culturel, Muasi Uzur’art, se consacre à la promotion de la coiffure africaine et congolaise en particulier. Nous avons besoin de reconnaissance officielle, et je demande à être désignée comme ambassadrice culturelle pour mieux porter cette lutte. Il est également temps d’introduire des réformes éducatives afin de réintégrer l’histoire de l’identité congolaise dans les écoles. Une meilleure présentation de nos styles de coiffure dans l’industrie cinématographique serait aussi un signe fort de responsabilité de notre gouvernement face à l’influence des styles étrangers », a-t-elle ajouté.
À l’approche des festivités de fin d’année, Princess NGAMBA a encouragé les femmes congolaises à adopter des coiffures naturelles ou traditionnelles, telles que les tresses baobab, tresses Uzur’art, tresses Bobila et tresses Milinga, pour rivaliser avec les cheveux venus du Brésil, d’Inde et d’autres pays.
« Les préférences sont personnelles, mais accepter sa beauté naturelle avec une coiffure traditionnelle est une manière de refléter sa véritable identité. Cela nous évite aussi de porter les cheveux d’inconnus, dont les conséquences sur notre santé peuvent être néfastes. Aujourd’hui, notre propre sécurité est même menacée par des voleurs qui arrachent de force ces cheveux artificiels posés sur nos têtes », a-t-elle souligné.
Dans un contexte où de nombreuses Congolaises semblent séduites par l’opulence des coiffures étrangères, Princess NGAMBA invite à une prise de conscience. La coiffure traditionnelle demeure un miroir de nos origines et un symbole de fierté culturelle.
Un retour à l’authenticité est-il possible ?
À travers ses actions, Muasi Uzur’art espère insuffler une nouvelle dynamique en faveur des styles traditionnels. Ce plaidoyer appelle à une réflexion collective pour redonner à la coiffure traditionnelle la place qu’elle mérite.
Ezéchiel NGAMANIA