À l’occasion de la journée mondiale du Judo, la rédaction du premier média des femmes vous fait découvrir une femme africaine qui excelle dans ce sport. Son nom est Asmaa NIANG.
Judokate marocaine plusieurs fois championne d’Afrique, Asmaa NIANG a fait partie des meilleures athlètes mondiales il y a quelques années. Née au Maroc, le 4 janvier 1983 à Casablanca, d’un père sénégalais et d’une mère marocaine, Asmaa NIANG rejoint sa mère en France à l’âge de 11 ans, sans parler un mot de français. Elle a fait du sport une force dans sa vie, un moyen d’avancer, de ne jamais baisser les bras et de toujours se relever face aux obstacles. En un mot, elle a fait preuve de“résilience”.
Depuis sa tendre enfance, Asmaa se voit en super héroïne, et c’est le sport qui lui donne le super pouvoir :
« Depuis que je suis petite, j’ai toujours voulu reproduire ce que faisaient les super-héros. C’était risqué parfois. Je pensais que je pouvais voler, je portais des choses lourdes, je me brûlais tout le temps », a -t-elle raconté.
La turbulence infantile, associée à l’envie de gagner, coûte que coûte sont les deux éléments qui ont conduit Asmaa NIANG au tatami :
« Je voulais toujours finir la course en premier. Je devais être la première à chaque fois. Il y avait une notion de compétition et de challenge en moi, même enfant. Cela m’a toujours habitée et le sport m’a aidée à me canaliser », a-t-elle expliqué.
Dans sa carrière de judokate, Asmaa NIANG est auteure d’un riche palmarès. Elle est 6 fois championne d’Afrique, 8 fois médaillée du Grand Prix Paris Grand Slam, 10 fois médaillées à l’open international des jeux méditerranéens, 2 fois olympienne (Rio en 2016 et Tokyo en 2021).
Avant d’écrire ce brillant palmarès, Asmaa NIANG a commencé sa carrière sportive par l’athlétisme, et a raté l’opportunité de faire un “sport-études”. Mais cela n’a pas brisé son rêve, celui de participer un jour aux Jeux Olympiques :
« Dans le terme Jeux Olympiques, il y a le mot jeu. Et pour l’enfant que j’étais les Jeux Olympiques, c’était un métier où les adultes jouaient tout le temps. Pour la petite fille que j’étais, c’est devenu une obsession », a-t-elle expliqué.
Elle s’est mise ensuite au handball et devient championne de France des moins de 18 ans. Elle a également remporté le championnat de France UNSS (Union national du sport scolaire) à plusieurs reprises.
Malgré ce passage de l’athlétisme à l’handball, Asmaa NIANG a su trouvé son chemin au judo qui lui a permis de réaliser son rêve. Elle s’est malheureusement mise à pratiquer cet art martial assez tardivement :
« Finalement je rencontre le judo à l’âge de 20 ans. C’est carrément improbable de commencer à cet âge-là pour espérer un jour faire les Jeux et être dans les meilleurs mondiaux. Mais c’est surtout le judo qui m’a trouvée ››, a-t-elle confié.
Le fait d’être une femme, plus âgée que les débutants n’a pas été un problème pour Asmaa, en tant que tel car sur les podiums, on gagne la même chose, homme ou femme. On s’entraîne ensemble.
En dehors du sport, Asmaa NIANG s’est lancé dans l’écriture d’un livre. Pas une simple autobiographie, mais un guide didactique thérapeutique pour guérir les blessures de l’âme.
Elle est auteure du livre “À bras le corps”, sorti le 13 juin 2024 aux éditions Faces Cachées. Dans cet ouvrage Asmaa NIANG raconte des anecdotes de sa vie afin de donner également des leçons de vie, des conseils pour dépasser les échecs et des recommandations d’œuvres culturelles pour accompagner les réflexions :
« J’ai réalisé que cela faisait un petit moment que je voulais poser par écrit certains épisodes de mon parcours, et certaines de mes pensées. Ce qui comptait surtout, c’était d’être dans la transmission. Ecrire un livre pour faire une biographie classique m’intéressait peu. J’aime raconter des histoires qui impactent, en tirer des leçons, des messages, et transmettre des outils pour avancer », a-t-elle dit.
Avec ce nouveau projet, Asmaa NIANG veut inspirer et pousser à la pratique sportive et thérapeutique pour reprendre le contrôle de sa vie. Et la confiance en soi en est l’outil majeur.
Aggée CHUGA