Chaque 24 octobre est consacré à la célébration de l’Organisation des Nations Unies. À cette occasion, votre média a recueilli les avis de deux femmes congolaises sur le rôle de cette organisation supranationale : sa pertinence en 2024, la place des pays africains en son sein, et surtout l’impact de ses actions en République Démocratique du Congo (RDC).
Ces interviews ont été menées auprès de deux journalistes engagées dans la vie socio-politique du pays.
Merry KAPULA : Une présence nécessaire malgré des imperfections
Merry KAPULA estime que l’ONU a encore toute sa raison d’être, notamment en RDC, où elle joue un rôle essentiel dans la stabilisation et la sécurité, en particulier à travers la mission de la MONUSCO, dédiée à la protection des civils et au soutien des processus de paix.
« Bien que contestée et parfois critiquée, la présence de l’ONU offre un cadre pour la médiation des conflits et la promotion des droits humains, essentiels dans un pays marqué par des décennies d’instabilité. Elle n’est pas parfaite, mais reste une force nécessaire pour encourager la paix et le développement durable », a-t-elle affirmé.
Interrogée sur l’éventualité de réformer l’ONU, Merry KAPULA approuve l’idée :
« Oui, il est nécessaire d’adapter l’ONU aux réalités locales de la RDC. Il faudrait renforcer la transparence, améliorer l’efficacité des opérations sur le terrain et collaborer davantage avec les autorités locales. L’objectif est de rendre l’institution plus réactive et capable de répondre aux défis spécifiques de la région. L’ONU a un impact significatif en RDC, notamment en matière de sécurité, de stabilité et de promotion des droits humains », a-t-elle ajouté.
Concernant l’intégration des pays africains au Conseil de sécurité de l’ONU, Merry KAPULA soutient cette initiative mais insiste sur l’importance d’une coopération et d’une unité de discours entre les pays du continent.
Princesse KILOMBA DAMBA : Une institution inefficace pour l’Afrique
De son côté, Princesse KILOMBA DAMBA, journaliste à la Radio-Télévision Nationale Congolaise (RTNC), adopte un point de vue critique. Selon elle, la Journée de l’ONU ne devrait même pas être célébrée en Afrique, en raison des politiques de l’organisation qui, d’après elle, nuisent au continent.
« Les Nations Unies n’ont plus de raison d’être, surtout en Afrique. Elles ont échoué dans leur mission première, qui était l’imposition de la paix dans le monde lors de leur création en 1945. Il est urgent de procéder à des réformes structurelles, car cette institution a révélé ses limites au grand jour », a-t-elle déclaré.
Pour Princesse KILOMBA DAMBA, l’ONU n’a aucun impact positif en RDC. Selon elle, la présence de cette institution sert avant tout les intérêts de certains pays membres, facilitant le pillage des ressources naturelles du Congo.
Elle soutient également l’idée que des pays africains accèdent au Conseil de sécurité de l’ONU et bénéficient du droit de veto, estimant que cela permettrait d’équilibrer les rapports de force entre continents et de renforcer la stabilité en Afrique.
Dave NGONDE