Accusées d’être sorcières: Deux femmes de 60 et 65 ans brûlées vives dans un village du Sud-Kivu

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Âgées de 60 et 65 ans et accusées de sorcellerie, deux femmes ont été lapidées puis brûlées en public le dimanche 3 Mars 2024 dans un village du Sud-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, selon plusieurs sources interrogées le lundi 4 Mars 2024.

Selon le récit des faits, à la tombée de la nuit, un groupe de jeunes de Nyamutiri ‹‹ a lapidé ces femmes et brûlé leurs corps après les avoir extirpées de leur domicile ››, a indiqué à l’AFP André BYADUNIA, président de la société civile d’Uvira, chef-lieu du territoire où se sont déroulés les faits.

Il a précisé que ces deux femmes avaient été tuées parce qu’accusées par une partie de la population de pratiquer la sorcellerie et « d’être derrière le décès de plusieurs personnes » de la communauté.

‹‹ Les cendres sont en train d’être dégagées du lieu du drame ››, a de son côté indiqué Makelele MURANDE, secrétaire administratif de la chefferie des Bafuliru, où ont été tuées les deux femmes, joint par téléphone sur place lundi 4 mars en milieu de journée.

‹‹ La police et l’armée n’ont pas pu intervenir à temps pour sauver ces deux dames ››, a déploré l’administrateur adjoint du territoire d’Uvira, Timothée BAKANIRWA.

Des manifestations ont éclaté par la suite, organisées par « les gens qui ont tué » les deux femmes, a expliqué Kelvin BWIJA, un responsable de la société civile dans la zone. Selon lui, les manifestants se plaignaient que les « présumés sorcières une fois arrêtées sont toujours relâchées par les services de sécurité ».

Makelele MURANDE, secrétaire administratif de la chefferie des Bafulirua, a aussi indiqué que « grâce à l’intervention de l’armée », les barricades des manifestants avaient été dégagées et que « la situation était revenue à la normale ».

Selon Nelly ADIDJA, de l’Association des femmes des médias (AFEM) du Sud-Kivu, 33 femmes accusées de sorcellerie ont été tuées dans la province en 2023, et « bien d’autres ont été chassées de leurs villages et vivent en errance ».

Le président de la société civile d’Uvira dénonce « des pratiques rétrogrades », qui selon lui doivent être abandonnées. André BYADUNIA demande que les « coupables de cet acte » soient poursuivis et déplore « devoir enterrer des femmes lynchées », alors que débute le mois de mars qui est par excellence « le mois dédié aux droits des femmes ».

Grâce NGOMA

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