Accueil Économie et Finances RDC/Entrepreneuriat féminin en province : L’entrepreneure Noellie MATONDO parle des difficultés et avantages dans le Kongo-Central

RDC/Entrepreneuriat féminin en province : L’entrepreneure Noellie MATONDO parle des difficultés et avantages dans le Kongo-Central

Noellie MATONDO, Entrepreneure et cheffe d’entreprise évoluant au Kongo Central précisément à Mbanza-Ngungu s’est confiée à votre média avec qui elle a partagé les défis et la résilience des femmes entrepreneures évoluant en province. 

Cette dernière qui évolue dans la fabrication des jus naturels, à base de fruits, a fait savoir d’entrée de jeu que depuis sa tendre enfance, l’entrepreneuriat a toujours été une passion pour elle. Elle s’est toujours imaginée à la tête de sa propre entreprise, bien qu’elle n’avait pas encore une idée claire du domaine dans lequel se lancer et surtout des moyens à mettre en place pour y parvenir.

Pour Noellie MATONDO, ce qui lui permet de générer des revenus en province , c’est la diversification de ses produits. 

« Chaque région a des besoins et préférences spécifiques, et adapter mes offres à ces réalités m’a permis de mieux répondre aux attentes des consommateurs locaux », a-t-elle souligné.

Afin de permettre à son entreprise de survivre, Noellie MATONDO a fait le choix pour l’instant de se contenter de sa principale source de revenus financiers en tant qu’assistante d’université sans prélever un salaire personnel au sein de son entreprise de jus naturel, afin de permettre à son entreprise de respirer financièrement. Une approche qui lui permet de réinvestir la majorité des bénéfices dans son développement, assurant ainsi sa croissance et sa stabilité.

La province du Kongo Central où elle évolue depuis quelques années est parmi les plus actives de la République Démocratique du Congo avec une économie très développée particulièrement en produits agricoles mais qui sont très peu exploités.

« Dans ma province, le Kongo Central, l’agroalimentaire représente une opportunité immense mais encore largement sous-exploitée. Bien que la province soit à 90 % agricole, elle souffre d’un manque criant d’entreprises locales spécialisées dans la transformation des produits agricoles» a-t-elle regretté.

Cette absence d’infrastructures entraîne des pertes importantes, car une grande partie des récoltes pourrissent faute des voies de transports adéquates pour les évacuer à temps dans la capitale et le manque de structures de transformation capables de valoriser ces produits.

Concernant les défis, Noellie MATONDO en a cité plusieurs tout en mettant l’accent sur l’accès au financement difficile :

« Les concours et les investisseurs s’intéressent plus aux entrepreneurs basés dans la capitale qu’à ceux des provinces. Pour pallier cette difficulté, les entrepreneures font recours à l’autofinancement », a-t-elle fait savoir.

Un autre défi se pose au niveau de la population locale qui a tendance à privilégier les produits importés au détriment des produits locaux. Pour surmonter cet obstacle, les femmes entrepreneures de provinces ont mis plusieurs initiatives en place notamment veiller sur la qualité de leurs productions tout en se lançant dans des campagnes de sensibilisation pour attirer la clientèle . Des initiatives qui visent à mettre en lumière l’importance de la consommation locale afin d’accroître l’économie locale et à encourager la communauté à les soutenir pour une pleine  croissance.

Noellie MATONDO encourage également les femmes qui hésitent à se lancer en province à voir autrement les choses et se lancer sans crainte.

« Ne laissez pas les préjugés dicter vos choix. Se lancer en province peut sembler intimidant, mais c’est aussi une opportunité unique de faire une différence et de combler des besoins souvent négligés», a-t-elle conclu.

Divine LUKOMBO

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