L’augmentation des taxes dans les marchés centraux de Lubero, Béni, Kilokwa et Mayangose représente un défi majeur pour les femmes vendeuses de cette région de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). La situation est d’autant plus préoccupante en cette période pluvieuse, où les inondations fréquentes aggravent les difficultés économiques et sécuritaires.

Interrogées par Pourelle.info le jeudi 26 décembre 2024, plusieurs femmes ont fait part de leur inquiétude face à cette hausse des taxes. « Je suis vendeuse d’habits de Vietnam. Bien sûr, il y a de l’engouement, mais je n’ai rien vendu jusqu’à présent. Apparemment, c’est la crise ; soit les fonctionnaires de l’État n’ont pas encore reçu leurs salaires, soit notre marché est vraiment inondé. Je ne sais pas la valeur des taxes que nous payons », a déclaré une vendeuse.

Au marché central de Mayangose, une autre vendeuse, spécialisée dans la vente de poireaux et d’oignons, a souligné que l’insécurité persistante dans les forêts, où les cultivateurs exercent leurs activités quotidiennes, combinée aux pluies abondantes, perturbe le mouvement des acheteurs et dégrade les routes d’approvisionnement. « Je vends des poireaux, des oignons et des pommes de terre. Il n’y a pas de mouvement au marché. Apparemment, il n’y a pas de circulation de l’argent, car depuis ce matin, je n’ai rien vendu et il pleut tous les jours », a-t-elle affirmé.

Face à cette situation difficile, ces femmes vendeuses demandent instamment aux différents services de l’État de réduire les taxes sur les marchés. Elles appellent également les autorités militaires à pacifier les zones menacées par les rebelles des Allied Democratic Forces (ADF), afin de permettre aux cultivateurs de travailler librement et ainsi faciliter l’approvisionnement des marchés.

Esaïe KYALWAHI