« Si vous allez brûler, brûlez tout, mais laissez-nous notre Palais du Peuple (Direction Générale de Winner, Ndlr) » Cette phrase entendue dans les rues de Kinshasa lors des manifestations spontanées contre l’agression rwandaise par le biais de leurs supplétifs du M23, illustre parfaitement l’état d’esprit d’une partie des jeunes Congolais. Dans la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), certains jeunes considèrent le jeu de hasard comme leur ultime salut, ce qui en dit long sur la profondeur du mal-être de cette génération.

Avec plus de 70% de la population composée de jeunes, cette situation interpelle à la fois la jeunesse et les gouvernants. Rosiane KABANGU, membre du comité du CNJ souligne l’urgence de redéfinir les priorités : « En plein 21e siècle, voir des jeunes convaincus que leur survie dépend du jeu de hasard est alarmant. Cela démontre la nécessité pour notre génération de découvrir et développer nos talents, aptitudes et compétences pour contribuer au développement de notre pays», dit-elle.

Rosiane KABANGU appelle à une prise de conscience collective : « Piller et détruire ne nous permettra pas d’avancer. Nous devons réaliser notre potentiel en tant que force de la nation ». 

Elle invite également les autorités à réagir face au désespoir des jeunes : « Quand un jeune dit “botumba nionso botika winner” “brûlez tout sauf le bâtiment du jeu de hasard winner”, c’est un cri de ras-le-bol. Il n’y a pas d’emplois, et cette situation doit être une alarme pour que des mesures adéquates soient prises. Nous devons aider la jeunesse, non seulement en lui donnant du pain, mais en lui montrant comment le gagner», martèle Rosiane KABANGU.

En citant Benjamin DISRAELI, Rosiane KABANGU insiste sur l’importance de l’autonomie : « Il ne suffit pas de donner du pain, mais d’apprendre à le gagner avec ses propres compétences et richesses. Chacun de nous possède quelque chose de précieux qui peut être valorisé sur le marché ».

La jeunesse congolaise ne doit pas se laisser abattre par la situation actuelle. Elle doit se lever et exploiter ses richesses intérieures pour contribuer au développement du pays. «Jeune au métier, jeune au boulot, jeune dans l’entrepreneuriat, jeune dans les partis politiques, conscientisons-nous et aidons ce pays à se développer », conclut Rosiane KABANGU. 

Cet appel à la mobilisation met en lumière l’importance de valoriser les compétences et les talents de la jeunesse congolaise pour un avenir meilleur.

Benyamine NYAFE