Les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) ont mené une nouvelle attaque dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 mars à Kavingazi, un sous-village de la localité de Ngite, situé dans le groupement de Batangi-Mbau, en territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Selon les témoignages recueillis sur place par POURELLE.INFO, l’attaque a débuté aux environs de 21 heures le vendredi . Les assaillants, arrivés très nombreux, ont semé la terreur en incendiant plusieurs maisons, piégeant des civils à l’intérieur.

« Ils sont arrivés vers 21 heures et ont commencé à mettre le feu aux habitations. J’ai vu des gens brûlés vifs dans leurs maisons. Moi, ils m’ont ligoté, mais j’ai miraculeusement réussi à m’échapper. Ils étaient très nombreux, et parmi eux se trouvaient même des enfants. Certains portaient des armes à feu, d’autres des armes blanches. J’ai assisté, impuissant, à l’incendie des maisons, et j’ai vu une personne mourir calcinée », témoigne un habitant encore sous le choc.

Selon la société civile locale, l’attaque a causé la mort de cinq civils, dont trois femmes. Plusieurs habitants ont également été enlevés par les assaillants.

« Nous déplorons la perte de cinq de nos compatriotes, dont une personne brûlée vive dans sa maison. Les assaillants ont aussi pillé plusieurs biens, emportant notamment du bétail », indique Jadot MWENDAPOLE, rapporteur de la société civile de Batangi-Mbau.

Après leur forfait, les assaillants se seraient repliés vers Matiba, dans l’Est de Ngite, d’où ils étaient venus.

« Nous redoutons maintenant une série d’attaques sur la partie est de l’axe Mavivi-Mbau », alerte Jadot MWENDAPOLE.

Au lendemain du drame, la population de Ngite a pris la fuite en masse. Hommes, femmes et enfants, portant leurs biens sur la tête, se sont dirigés vers des zones plus sécurisées.

Cette attaque vient encore alourdir le climat d’insécurité qui règne dans le territoire de Beni, régulièrement endeuillé par les incursions meurtrières des ADF.

Esaïe KYALWAHI/Nord-Kivu