Accueil Société « Le mois de Mars 2022 s’en va: Des avancées enregistrées ? Ou du statuquo? » Aimée MATUNGULU s’interroge.

« Le mois de Mars 2022 s’en va: Des avancées enregistrées ? Ou du statuquo? » Aimée MATUNGULU s’interroge.

A la fin de ce mois de Mars 2022, consacré à la sensibilisation sur les droits des femmes, il est temps de s’auto-evaluer, de se regarder dans le miroir, et de se poser des questions.

Aimée Espérance Matungulu est parmi celles là qui ont eu le temps de réfléchir et s’interroger dans le présent pour un futur meilleur. C’est dans cet esprit qu’elle écrit : “Le 08 mars de chaque année, nous fêtons et nous nous amusons, parfois nous consacrons toute la journée aux défilés et activités culturelles. C’est qui n’est pas du tout mauvais car le corps humain a besoin de se détendre. Cependant, il est temps de remettre en question nos stratégies de lutte pour l’amélioration des conditions de la femme sur base d’un questionnement de fond comme, « Que faire pour sortir la femme de la dépendance économique afin qu’elle devienne autonome ?

comment diminuer les tâches quotidiennes de la femme et susciter en elle le goût d’un mieux être?

– comment emmener la femme à plus d’estime de soi et limiter sa chosification par la communauté?

– comment la rendre plus compétitive dans son milieu en vue de diminuer les inégalités sociales dont elle est souvent victime ?

– Comment la famille comme base de la société et la premiere institution éducative, doit assurer une bonne socialisation qui inclut le genre et l”education sexuelle?  

– Comment introduire le genre dans le programme scolaire en vue de jetter les bases d’une société égalitaire entre les hommes et les femmes dans notre pays?»

Répondre à toutes ces questions, selon Aimée Espérance Matungulu, c’est “poser des bases solides et entrevoir des actions , capables de changer la destinée de nos filles, sans oublier la femme rurale”.

A celà, elle invite les autres femmes, a se pencher sur  la promotion de l’économie de résilience face à la Covd 19 pour une autonomisation effective de la femme.

Répondant aux questions de notre rédaction,en rapport avec le thème de l’année,depuis la Province du Kasaï où elle séjourne ,la Présidente de la structure, COFERD,Collectif des Femmes Rurales pour le Développement, s’est engagée pour la cause de la femme, et surtout pour la femme Rurale, qui en souffre.

Selon elle, les activités commémoratives du mois de mars n’ont pas d’impact, il faut des lobbyings pour attirer l’attention de dirigeants pour le respect des engagements pris en la matière.

Parler de l’autonomisation de la femme et jeune fille, pour elle, c’est lutter contre les coutumes rétrogrades afin d’obtenir les résultats escomptés. 

En tant présidente de COFERD, Aimée Espérance Matungulu, relève que sa structure accompagne les Femmes rurales pour leur propre développement. Elle organise des activités génératrices de revenus, des actions d’alphabétisation qui s’avèrent capitales parce que les femmes rurales sont à 80% analphabètes, donc elles apprennent  la lecture et le calcul élémentaire. Le COFERD fait aussi  les sensibilisations conscientisantes pour éveiller la conscience des femmes quant à la lutte contre les discriminations sociales, les abus, l’exploitation et le Harcèlement sexuels dont elles sont victimes au quotidien.

Pour Aimée Espérance Matungulu, les femmes étant premières utilisateurs de  forêts, doivent mener la lutte contre le changement climatique, en évitant l’agriculture par brulis, apprendre le reboisement là où elles coupent les bois de chauffage, elles doivent éviter la chasse en brulant la savane. «Une résilience s’avère utile en énergie renouvelable. A cet effet, les dirigeants à tous les niveaux doivent jouer un rôle» a insisté Aimée Espérance Matungulu.

Pour avoir sillonné pendant 2 mois dans une étude d’évaluation de risques d’Abus, Exploitation et Harcèlement sexuels, les provinces du Kasaï Central et du Kasaï, Aimée Espérance Matungulu juge la situation déplorable par le fait que les femmes sont victimes d’Abus sexuels d’une manière ou d’une autre. « Le poids des coutumes priment encore ce qui fait que les unes ne dénoncent pas. Les mariages précoces sont légions ; le faible niveau d’instruction ne leur donne pas accès à un emploi surtout dans les territoires et par conséquent, résoudre leurs besoins au quotidien devient une difficulté incontournable » dénonce-t-elle.

Aimée Espérance Matungulu formule cependant quelques recommandations.

Aux femmes, elle demande de prendre conscience de leur situation actuelle ,  de s’organiser en associations, de se former , s’instruire quelque soit l’âge et apprendre des métiers, continuer les plaidoyers pour le respect de leurs droits auprès de decideurs ; saisir la seule opportunité qui est le mois de mars, dédié à la femme pour des actions qui peuvent amener un changement de leur statut .

Aux Gouvernants, elle exige de respecter les engagements pris pour materialiser le genre et rendre la femme autonome. Créer des centres d’apprentissage pour les femmes en entrepreneuriat.

Tout compte fait, les actions pour l’autonomisation de la femme, l’égalité, la parité, la représentativité des femmes dans la sphère des prises de décisions, et  tant d’autres doivent être permanentes.

Ces questions fondamentales ne sont nullement collées à un quelconque mois, mais c’est tout un combat, de chaque jour, de chacun, à tous les niveaux, pour arriver à une société égalitaire.

Jean Pierre Katenda

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