La problématique du leadership féminin commence à être intériorisée dans le chef des femmes congolaises.
C’est le cas à Kikwit, dans ma province du Kwilu au sud-ouest de la République démocratique du Congo, où Suzanne Kuzatuka Israël ne cesse de faire ses preuves et devient une femme leader.
Elle est l’actuelle bourgmestre de la commune de Kazamba, l’une des quatre communes de la ville précitée. C’est depuis septembre 2008 qu’elle occupe ce poste. Elle est aussi « ambassadrice universelle de la paix » il y a plus de cinq ans.
Son leadership se dévoile à travers des actions qu’elle mène depuis qu’elle a eu son bâton de commandement il y a 11 ans dans cette commune.
Avant cela, Kuzatuka a assumée plusieurs responsabilités dans le diocèse de Kikwit et dans des associations de développement et dans d’autres organisations de la société civile du pays.
Elle figure parmi les femmes leaders de la RDC qui ont participé, en 2001 en Afrique du sud, au dialogue inter congolais qui avait conduit le pays au système de 1+4, c’est-à-dire un président et quatre vice-présidents.
«Depuis mon jeune âge, j’ai toujours dirigé et travaillé avec les hommes mais c’est pas facile de les diriger. Il faut avoir des reins de fer, se munir d’un bagage intellectuel solide, avoir une bonne personnalité, de la sagesse, des compétences, être tolérant et réceptif » a-t-elle déclaré.
La première action comme bourgmestre titulaire dans la commune susmentionnée, était de désenclaver cette commune où les voitures taxis ou les motos arrivaient très rarement pour des raisons non élucidées.
«J’avais écrit au maire de la ville de Kikwit de l’époque pour lui demander d’obliger les taximen et les motards d’arriver jusqu’à Kazamba sans quoi les clients de ce coin n’allaient pas payer l’argent de transport. J’ai sensibilisé toute la population de Kazamba en l’invitant à ne plus aller vendre leurs marchandises à la cité. 80 pourcent de la population avaient suivi le mot d’ordre. J’ai également réussi à mobiliser la police, les chefs des quartiers ainsi que les chefs des cellules pour veiller sur la mesure y afférente », explique-t-elle.
Elle affirme avoir créé un marché derrière le bureau communal avec l’accord de la 11ème Région militaire. «Ainsi la flèche a changer de direction. Ce sont actuellement des citadins qui viennent au marché de Kazamba pour faire des achats, parce que ce marché a pris de l’ampleur et l’image de la commune de Kazamba s’est grandement transformée», se réjouit-elle.
Badylon Kawanda Bakiman