Le procès de dix militantes saoudiennes de la cause des femmes s’est ouvert ce week-end devant un tribunal pénal de Ryad, braquant une nouvelle fois les projecteurs sur la situation des droits humains dans ce pays.
Loujain al-Hathloul, Hatoon al-Fassi et Aziza al-Yousef figurent parmi les militantes jugées et arrêtées il y a près d’un an, a déclaré le président de la cour Ibrahim al-Sayari cité à des journalistes notamment de France 24 et à des diplomates occidentaux, sans préciser immédiatement les charges pesant contre elles.
Seuls les membres des familles ont été admis au tribunal. «Il semble maintenant que les autorités vont inculper les militantes après les avoir maintenues en détention pendant près d’un an sans aucun accès à un avocat et les avoir soumises à la torture, aux mauvais traitements et au harcèlement sexuel», a déclaré à l’AFP Samah Hadid, directrice des campagnes d’Amnesty International pour le Moyen-Orient.
«Les autorités considèrent désormais la défense des droits des femmes comme un crime, ce qui constitue une escalade dangereuse dans la répression de l’activisme en faveur des droits humains», a-t-elle dit.
Pour le juge Sayari, les prévenues avaient eu accès à des avocats indépendants, ce qui avait été précédemment nié par certains membres de leurs familles.
Amnesty International et un proche de Loujain al-Hathloul avaient indiqué, à la veille du procès, que ces militantes allaient comparaître devant un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de «terrorisme» et qui prononce généralement des verdicts très sévères.
Mais les familles ont été informées le mardi 12 mars tard dans la soirée par les autorités que le procès se tiendrait devant un tribunal pénal.
Rappelons que plus d’une douzaine de militants avaient été arrêtés en mai 2018, un mois à peine avant la levée historique d’une mesure interdisant aux femmes de conduire en Arabie saoudite.
La plupart des militants ayant défendu le droit des femmes à conduire ou demandé la levée du système de tutelle qui impose aux femmes d’avoir la permission d’un parent masculin pour de nombreuses démarches ont été accusés de porter atteinte aux intérêts nationaux et d’aider les «ennemis de l’Etat».
La rédaction